
By Kevin Barrett for Crescent International, le 3 novembre 2025
Donald Trump a réinventé la présidence américaine à son image. Elle n'est plus qu'un exercice narcissique et une performance vulgaire. Le clown en chef, qui fait également office de maître de cérémonie, préside ce qui pourrait être qualifié de croisement entre un cirque à trois pistes et de lutte dans la boue.
Le 18 octobre, il a franchi un nouveau seuil d'indécence et de décadence en publiant une vidéo générée par intelligence artificielle dans laquelle il apparaît coiffé d'une couronne, aux commandes d'un avion de chasse, et déversant une pluie d'excréments géants sur des manifestants "anti-rois". La vidéo est d'un réalisme répugnant, montrant les déjections de Trump éclabousser la tête des manifestants et souiller leurs visages.
Cette étrange vidéo a été qualifiée de blague embarrassante et de mauvais goût par les médias traditionnels. L'influenceur démocrate Harry Sisson, l'un des destinataires des excréments générés par l'IA de Trump, a commenté : "Dans cette vidéo, Trump défèque sur les Américains, y compris sur moi-même, et sur le drapeau national".
Dans un article publié dans The Atlantic, Anne Applebaum explique que la vulgarité du président relève d'une stratégie politique :
"Trump a voulu se moquer et salir des millions d'Américains en les représentant littéralement couverts d'excréments, précisément pour qu'aucun de ses partisans ne veuille se joindre à eux".
Applebaum détaille la stratégie de Trump :
"La nature de la diffamation n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est l'intention sous-jacente : ne répondez pas à vos détracteurs. Ne discutez pas avec eux. Ne les laissez pas convaincre qui que ce soit. Décrivez-les comme des radicaux dangereux..."
Applebaum en connaît un rayon sur ces "outils du manuel autoritaire". Elle et ses compatriotes juifs sionistes les utilisent depuis longtemps contre tous ceux qui osent contester factuellement le pouvoir juif et ses mythes fondateurs : l'Holocauste, le mythe plus global de l'innocence juive face à une persécution toujours infondée, la légitimité d'Israël, les récits officiels ridicules des assassinats de Kennedy et du 11 septembre, le mythe de la banque privée basée sur le prêt à réserve fractionnaire qui ne serait pas une simple chaîne de Ponzi frauduleuse mise en place par les Juifs, et celui selon lequel la domination juive des médias, de la finance et du crime organisé ne serait qu'un "trope antisémite", et bien d'autres encore.*
Mais malgré la duplicité d'Applebaum, son analyse de la stratégie scatologique de Trump n'est pas sans fondement. Trump ne peut remporter aucun débat factuel, même lorsqu'il a raison. Son esprit n'est tout simplement pas apte à l'analyse et au débat fondés sur les faits. Il fait donc appel aux émotions. Et, tout comme Hollywood dominé par des gangsters sionistes juifs, il fait appel aux instincts les plus primaires et vulgaires de son public. En diffusant des images de lui-même en train de déféquer sur ses ennemis politiques, il se livre à une forme grossière de guerre symbolique.
La représentation du "roi Trump" dans un avion de chasse, larguant des bombes de merde sur les villes américaines, rappelle le passage le plus scandaleux du discours prononcé par Trump le 30 septembre à Quantico, devant un public de généraux et d'amiraux réuni à la hâte :
"J'ai signé un décret visant à créer une force d'intervention rapide capable de réprimer les troubles civils. Ce décret est donc crucial pour les personnes présentes dans cette salle, car il s'agit d'un ennemi intérieur que nous devons neutraliser avant qu'il ne devienne incontrôlable. Nous devrions considérer certaines de ces villes comme des terrains d'entraînement pour notre armée".
Ces manœuvres de Trump visant à déployer l'armée dans les villes américaines sont illégales et inconstitutionnelles. En vertu de la loi Posse Comitatus et de la Constitution, l'armée américaine ne peut être utilisée pour faire respecter la loi sur le territoire national, sauf en cas d'urgence extrême, lorsque les pouvoirs publics sont dans l'incapacité ou refusent de maintenir l'ordre. En inventant des "urgences" fictives, notamment un taux de criminalité en hausse (alors qu'il est en réalité en baisse) et une immigration clandestine menaçant sérieusement l'ordre public dans les villes américaines, Trump cherche simplement à justifier le recours à l'armée contre ses ennemis politiques.
L'armée américaine va-t-elle envahir les villes américaines et tirer à balles réelles - et pas seulement des excréments de Trump - sur les électeurs et les manifestants démocrates ? Les généraux réunis pour célébrer le carnaval Trump-Hegseth à Quantico sont restés impassibles tout au long de la cérémonie, refusant d'applaudir à la demande de Trump. Ils ne semblaient pas particulièrement désireux de déclencher une nouvelle guerre civile à la demande d'un chef visiblement dérangé.
Le comportement insultant de Trump envers ses officiers, notamment lorsqu'il leur a demandé de l'applaudir sous peine de "faire une croix sur leur grade et leur avenir", a précédé les insultes du secrétaire à la Défense, Pete Hegseth. Lors de son discours d'introduction, ce dernier a déclaré qu'il est
"totalement inacceptable de croiser des généraux et des amiraux obèses dans les couloirs du Pentagone".
Les généraux et amiraux présents dans l'auditoire d'Hegseth ont sans doute été vexés d'être traités de "gros" par un imbécile d'une incompétence crasse, qui n'a jamais commandé ne serait-ce qu'une compagnie, n'a aucune expérience en matière de politique et n'a été nommé secrétaire à la Défense que pour ses divagations christiano-sionistes sur Fox News.
De plus, certaines des attaques d'Hegseth contre l'armée "woke" ont dû irriter les quelques officiers noirs présents dans l'assistance à Quantico :
"Nous avons trop souvent promu des leaders en uniforme pour de mauvaises raisons, notamment leur race..."
Mais un rapide coup d'œil sur les visages du public révèle que, sur les 800 officiers présents - tous les officiers américains ayant le grade de général ou d'amiral à une étoile ou supérieur -, seuls quelques-uns étaient noirs.
Comparez ce ratio aux 30 à 40 % de soldats noirs enrôlés. L'armée américaine est donc composée d'officiers majoritairement blancs qui commandent un nombre disproportionné de soldats noirs. L'affirmation implicite de M. Hegseth selon laquelle les officiers noirs présents dans son auditoire seraient des "nominations pour la diversité" incompétentes a constitué un affront pour chacun d'entre eux.
Après l'accueil glacial que lui ont réservé ses hauts responsables militaires, il semble peu probable que Trump soit en mesure d'ordonner des invasions à grande échelle de villes américaines dans le but d'envoyer les électeurs démocrates dans des camps de concentration. Cependant, il a déjà violé la loi Posse Comitatus en envoyant des troupes de la Garde nationale en renfort à Los Angeles en juin 2025, à Washington DC en août 2025, à Memphis en septembre 2025 et à Chicago en octobre 2025. Des interventions sont également prévues à Portland et à San Francisco.
Aucune de ces villes ne traverse actuellement de véritable situation d'urgence. La seule "urgence" est la menace, pour l'ego de Trump, de ceux qui ne l'aiment pas. Et sans véritable urgence, les troupes de Trump se contentent principalement de monter la garde devant des bâtiments fédéraux en l'absence de toute menace.
L'impasse qui oppose actuellement les partisans et les opposants de Trump pourrait être décrite comme un numéro de cirque plutôt pacifique, ponctué de quelques effusions de sang à petite échelle, comme l'assassinat présumé de Charlie Kirk par Israël. Cependant, comme je l'ai écrit dans le précédent numéro de Crescent International, cet assassinat pourrait un jour être considéré comme une étape majeure vers une deuxième guerre civile américaine, à l'instar de l'affaire John Brown qui a contribué à déclencher celle de 1861-1865.
Si le conflit entre les partisans et les opposants de Trump dégénère en violence à grande échelle, l'armée, tout comme d'autres pans de la société, pourrait se diviser en deux camps. Le scénario le plus plausible impliquerait une attaque dévastatrice sous faux pavillon imputée aux ennemis de Trump, un assassinat Charlie Kirk à grande échelle. À l'instar du 11 septembre, les auteurs sionistes pourraient faire exploser un ou plusieurs bâtiments ou trouver d'autres moyens de faire des centaines, voire des milliers de victimes.
Mais cette fois, Trump pourrait en attribuer la responsabilité non seulement aux "musulmans radicaux", mais aussi à une prétendue coalition de pro-Palestiniens, de progressistes, d'immigrants en situation irrégulière et d'Antifa. Le président pourrait alors ordonner à l'armée d'imposer la loi martiale dans les villes à majorité démocrate et de tirer ou incarcérer toute voix dissidente. Dans de telles circonstances, il serait tout à fait naturel d'annuler ou de reporter les élections, permettant ainsi à l'empereur Trump de rester au pouvoir, soutenu par une majorité républicaine au Congrès, ad vitam aeternam.
Les généraux et amiraux qui ont ostensiblement refusé d'applaudir Trump à Quantico pourraient bientôt être confrontés au choix suivant : obéir à un commandant en chef voyou, ou respecter leur serment à la Constitution. Compte tenu, toutefois, du comportement passé des officiers militaires américains, qui ont notamment cautionné les coups d'État sionistes du 22 novembre 1963 et du 11 septembre 2001, leur serment à la Constitution semble peu susceptible de triompher.
* Applebaum a écrit une histoire très détaillée de la famine provoquée par le régime bolchevique, mais n'a apparemment pas tiré les conclusions évidentes résumées par Ron Unz :
"Tous les historiens savent pertinemment que les dirigeants bolcheviques étaient en grande majorité juifs... Ce simple fait a été largement admis en Amérique toute ma vie durant. Mais si on les combine au nombre relativement restreint de Juifs dans le monde, soit environ 16 millions avant la Seconde Guerre mondiale, la conclusion est inévitable : les Juifs ont été, par habitant, le groupe le plus meurtrier du XXè siècle, loin devant tous les autres, une triste distinction dont ils détiennent le record absolu. Et pourtant, grâce à l'étonnante alchimie d'Hollywood, les plus grands meurtriers des cent dernières années deviennent des victimes, un revirement si invraisemblable que les générations futures en resteront probablement bouche bée".
Traduit par Spirit of Free Speech